sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

La recherche d'un habitat familial moins communautaire

La population qui sejourne depuis plusieurs siècles a donc choisi d'avoir un habitat aggloméré comme dans certains grands villages situés à proximité : la Dourie, la Guiltière, les Corbeillières.

Les feuillets de recensements permettent de mesurer la progression d'une forme de famille nucléaire tout au long du XIXème siècle en regardant le nombre d'habitants par maison. Ce nombre va en se réduisant progressivement.

1836 : 315 maisons pour 1444 habitants, soit une moyenne de 4,55 individus par maison

1841 : 315 maisons pour 1357 habitants, soit une moyenne de 4,30 individus par maison

1846 : 323 maisons pour 1388 habitants, soit une moyenne de 4,297 individus par maison

1851 : 369 maisons pour 1535 habitants, soit une moyenne de 4,159 individus par maison

1856 : 362 maisons pour 1502 habitants, soit une moyenne de 4,149 individus par maison.

1861 : 362 maisons pour 1522 habitants, soit une moyenne de 4,204 individus par maison

1866 : 390 maisons pour 1542 habitants, soit une moyenne de 3,95 individus par maison

1872 : 366 maisons pour 1542 habitants, soit une moyenne de 4,21 individus par maison

1876 : 379 maisons pour 1502 habitants, soit une moyenne de 3,96 individus par maison

1881 : 408 maisons pour 1544 habitants, soit une moyenne de 3,78 individus par maison

1886 : 406 maisons pour 1551 habitants, soit une moyenne de 3,82 individus par maison

1891 : 401 maisons pour 1477 habitants, soit une moyenne de 3,68 individus par maison.

1896 : 391 maisons pour 1435 habitants, soit une moyenne de 3,67 individus par maison

1901 : 371 maisons pour 1368 habitants, soit une moyenne de 3,62 individus par maison

1906 : 378 maison pour 1337 habitants, soit une moyenne de 3,53 individus par maison.

Cette série montre qu'en moins d'un siècles les mouzillonnais sont passés de 4,5 habitants par maison à 3,5. Ainsi confirmaient-ils leur choix d'un mode familial nucléaire.

Le type d'habitat

Au XIXème siècles, les maisons étaient de modestes constructions. Dans cette zone du sud de la Loire il n'existe de pas de belles et grandes demeures que nous pourrions comparer aux maisons bretonnes de la côte de granit rose, aux maisons auvergnates ou au batisses en calcaire du Saumurois.

La raison première de cette situation pourrait être que le sol ne présente pas de belles pierres pour la construction. Le sous-sol est bien le socle du massif hercynien, mais son extraction ne fournit pas un matériau noble pour la construction des édifices.

les maisons construites vers 1860 au Grand-Plessix étaient composées chacune de deux pièces : un séjour et une chambre à coucher. Un escalier intérieur donnait accès au grenier à blé. Au nord était le débarras. Chacune des chambre disposaient d'une cheminé. La façade exposée au sud présentait 3 fenêtres et une porte au rez-de-chaussée et deux petites fenêtre au 1er étage. Chacune de ces ouvertures était encadrée de briques rouges. Sous le toit, une génoise liait le mur à la toiture en tuiles romaines. Les briques rouges, les tuiles romaines relevaient la couleur de l'enduit des murs et finalement ces anciens bâtiments ne manquaient pas de charme.

Des signes de la place plus grande accordée à la personnalité de chacun

L'évolution constatée sur sept décennies (1836 -1906) ne relève en rien du hasard. Plusieurs types de forces sociales et individuelles ont du jouer :

Le choix de l'habitat, de la maison est un signe de la vie que les humains veulent se donner. L'ensemble de ces signes fait apparaitre le passage d'une société holiste dans laquelle la collectivité est prioritaire, à une société plus individualiste dans laquelle la personne est sacrée. Ce mouvement, ce passage vers une société plus individualiste va s'amplifier au XXème siècle.